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Affaire McKinsey : encore une dérive inacceptable

Affaire McKinsey : encore une dérive inacceptable

Au terme d’un travail de grande qualité, le rapport de la Commission d'enquête du Sénat sur “ l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques ” a révélé l’ampleur d’un phénomène dont nous dénoncions depuis longtemps les dérives.

Le constat est sans appel. Le recours aux cabinets de conseil est devenu la norme pour un Exécutif qui n’est décidément pas à la hauteur de ses fonctions. A la moindre crise, à la moindre difficulté… ce sont ces cabinets qui ont dicté à l’État ce qu’il devait faire.

Ce constat désolant est confirmé par les chiffres. Pour la seule année 2021, les dépenses de conseil de l’État ont, au minimum, dépassé le milliard d’euros. Sur la durée du quinquennat, ces dépenses ont plus que doublé.

Bien sûr, le recours à certaines expertises est parfois impératif pour les sujets très techniques ou requérant certains savoir-faire.

Ce qui n’est pas acceptable c’est de recourir à des conseils extérieurs pour tout, y compris pour ce qui relève de notre souveraineté, ou pour faire des choix politiques de base sur certaines allocations ou pour l’éducation nationale par exemple.

Ce qui n’est pas acceptable, c’est que de grandes orientations annoncées par le Président - Candidat pour les cinq à dix prochaines années sont elles-mêmes issues du travail de ces cabinets, payés par l’argent public, et qu’il intègre sans aucune gêne dans son projet.

Ce qui n’est pas acceptable, c’est que l’un des cabinets auquel l’État a eu plusieurs fois recours n’a pas payé d’impôts sur les sociétés en France depuis 10 ans.

En résumé, ce qui n’est pas acceptable, c’est que des pans entiers de l’action publique ont été privatisés par le Chef de l’État qui semble désormais incapable de prendre une décision par lui-même. Rappelons ici que près d’un demi-milliard a été dépensé en conseils stratégiques !

D’ailleurs, comme nous l’apprend le rapport sénatorial, « les consultants sont intervenus sur la plupart des grandes réformes du quinquennat, renforçant ainsi leur place dans la décision publique… ».

Le plus déplorable dans tout cela est que l’État ne manque ni de ressources, ni d’intelligence. Nous avons des inspections générales de qualité, quand elles ne sont pas polluées par le pantouflage, dont les agents sont capables de produire des analyses pertinentes.

Nous avons aussi des administrateurs de haut-niveau au sein du Parlement qui font un travail remarquable aux côtés des Députés et des Sénateurs. D’ailleurs, si le Chef de l’État arrêtait de mépriser le Parlement et prenait connaissance de nos nombreux rapports qui regorgent de propositions sur tous les sujets, peut-être ferait-il de bien meilleurs choix à bien moindre coût pour la France.

Malheureusement, engoncé dans ses certitudes, il préfère la parole de cabinets privés qui reproduisent des passages entiers d’études rédigées pour d’autres pays et qui feront toujours primer l’affichage et les petits calculs de courts termes sur le véritable souci de l’intérêt général.

Le bon sens nous enjoint à diminuer drastiquement le recours aux cabinets privés afin que nous retrouvions rapidement notre capacité de décision souveraine en étant tout simplement à l’écoute de la France et des Français.

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